Je vous propose un billet un peu différent de mes habitudes, un peu plus personnel, et un peu plus philosophique, ce billet s’accompagne donc de l’avertissement suivant : si vous veniez en quête de concret, d’exemple d’utilisation du Q#, ne perdez pas votre temps, et passez votre chemin.
Mes centres d’intérêt du moment sont nombreux, les classiques Data Microsoft (Data Lake, SQL, SSAS, ADF, Azure, PowerBI) à travers desquels vous me connaissez dans ce blog. Mais aussi le mouvement coopératif (SCOP, SCIC, CAE) qui véhicule un mode d’entrepreneuriat auquel je crois ainsi qu’une vision politique que je rêve de voir démocratisée et pour lequel je suis allé présenter récemment une session « L’Économie Sociale et Solidaire (ESS), un contre modèle universel face au capitalisme ? » à l’université d’été de la France Insoumise.
Mais aussi un peu de développement C# qui m’a poussé récemment à vouloir m’intéresser au Q# à savoir le SDK de développement d’informatique quantique de Microsoft.
Et à la lecture des articles sur le Q# que je vous invite à lire en totalité sur https://docs.microsoft.com/en-us/quantum/?view=qsharp-preview j’ai été interpellé par les passages suivants :
A host of new computer technologies have emerged within the last few years, and quantum computing is arguably the technology requiring the greatest paradigm shift on the part of developers. Quantum computers were proposed in the 1980s by Richard Feynman and Yuri Manin.
Ainsi que :
You see, quantum mechanics was developed between 1900 and 1925 and it remains the cornerstone on which chemistry, condensed matter physics and technologies ranging from computer chips to LED lighting ultimately rests.
Ce qui m’interpelle dans ces passages c’est l’ancienneté des concepts, et pourtant la difficulté du commun des mortels à y comprendre quoi que ce soit en dehors des histoires de chat qui sont vivants et morts à la fois… On retrouve d’ailleurs cette idée dans la citation suivante :
Yet despite these successes, even some of the simplest systems seemed to be beyond the human ability to model with quantum mechanics.
Et devant ce changement total de paradigme, qui me sort totalement de ma zone de confort dans ma vie de développeur construite depuis plus de 15 ans autour des préceptes binaires je sais que la marche sera haute, je sais qu’il me faudra tout réapprendre, reprendre mes cours de math, et je suis prêt à le faire car je sais que c’est nécessaire afin d’évoluer techniquement et que je trouverais ridicule de me dire qu’ayant bâti ma pensée autour de concepts binaires je suis incapable d’appréhender les concepts quantiques.
Le constat étant posé, la question que je me pose est la suivante : Peut-on comparer ce que nous vivons avec l’informatique Quantique avec ce que nous sommes en train de vivre comme changements dans la société, tels que :
- les questions sur le genre qui tentent une transition de binaire vers des concepts plus complexes à appréhender
- les relations hommes femmes et la montée du féminisme
- notre relation aux autres, les migrants et les nationaux, les blancs et les noirs…
- les salariés et les chefs qui vivent une migration certaine vers des régimes d’auto entrepreneuriat, de SCOP, des notions d’horizontalité…
De la même façon que je suis persuadé que l’informatique quantique sera une opération gagnante pour l’humanité car elle permettra de s’échapper des limites intrinsèques au binaire, à savoir travailler sur seulement deux états pour tendre vers une approche plus nuancée, plus riche, avec plus de possibilités. Je suis persuadé que nous gagnerions à envisager et voir même accepter de sortir des cases binaires dans lesquelles nous avons enfermé notre société.
Même si je suis conscient que la simplification et l’habitude tendent à nous faire éviter ces sujets (et aussi parce qu’il s’agit de sujets clivants), qu’il est plus facile de recevoir comme réponse oui ou non que, oui mais, oui et non,… n’oublions pas que d’aucuns souhaiteraient même réduire ce choix à oui et oui (en somme, d’imposer un choix unique décidé unilatéralement). Et qu’il serait donc bon, à défaut de prendre parti, de prendre le temps de se poser des questions.
One comment
Je n’avais jamais réfléchi à la possible relation en ordre social et économique et informatique quantique.
Évidemment la mise en perspective de la complexité de la nature est beaucoup plus facilement transposable au quantique, mais je dois avouer que le parallèle que tu proposes dans cet article a de quoi nous donne matière a réfléchir également.
Malheureusement j’ai pense que la comparaison ai ses limites.
Les défis de l’informatique quantique sont traités par des techniciens, des ingénieurs qui s’évertueront au cours des prochaines décennies a simplifier les problèmes. Des générations de techniciens se sont succédé pour que l’on ai plus a mesurer la tension entre deux transistores pour déterminer la valeur d’un booléen.. nous ne
sommes plus qu’une infime poignée a écrire des ligne d’assembleur et nous allons de plus en plus vers des langages de haut niveau….
Les relations humaines quand a elles, sont étudiées par les sociologues, les philosophes etc.. ils ne cherchent pas la simplification a tout prix comme nous pouvons avoir tendance a le faire. Et c’est selon moi une bonne chose, car les relations humaines sont riches, diverses géographiquement et temporellement.